La place du sermon public dans un monde connecté

Tous les jeudis soir dans un village de la Préfecture de Siguiri, le Comité local d’Ansar Dine organise un ‘wajuli’ (prêche, sermon) public, en présentiel. Ce sermon est donné par leur ‘karamogo‘ (maître), un membre d’Ansar Dine Imam d’une des deux mosquées du village.

Malgré les nombreux sermons qui circulent dans les réseaux sociaux, ce type de sermon reste crucial, incontournable. Tout d’abord, en ce qui concerne Ansar Dine Guinée, la plupart des sermons de leurs prêcheurs qui circulent dans les réseaux sociaux (e.g. WhatsApp) proviennent d’enregistrements de sermons publics donnés lors des cérémonies marquant le cycle de vie (e.g. funérailles, mariage) des habitants de ce pays. Contrairement à une écoute connectée qui peut se faire en solitaire, ce type de sermon accompagne un événement social marqué par un “avant” et un “après”. Les membres d’Ansar Dine cultivent leurs liens à travers ces moments de vivre-ensemble ; de bouche à oreille, poignée de main, par un échange de numéro de téléphone (…) Ansar Dine accroit sa résonance au sein de la population locale. C’est pourquoi l’autorisation de prêcher fait l’objet de vives tensions entre courants musulmans rivaux.

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